Jean de la fontaine
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maxia
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10 janv. 2009 à 15:00
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DianeZoé
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samedi 10 janvier 2009
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10 janvier 2009
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10 janv. 2009 à 15:04
10 janv. 2009 à 15:04
Si ca peux t'aider...
C'est en 1692 que la maladie commence à l'attaquer vraiment. Il a alors 71 ans et au mois d'Août, il écrit au chevalier de Sillery :« Je suis épuisé, usé, sans le moindre feu et ne sais comme j'ai pu tirer de ma tête ces derniers vers»
A la mi-décembre de cette même année, il tombe gravement malade et doit rester alité quelques mois. Son moral est au plus bas, d'autant que la maladie touche celle pour laquelle il a le plus d'affection: Madame de la Sablière, qui lutte depuis plusieurs mois contre la maladie qui l'a touchée: le cancer du sein. Épuisée, elle aussi, elle ne peut même plus se rendre à l'hôpital pour recevoir ses soins. Elle meurt le 6 Janvier 1693. Et, en laissant partir son amie, La Fontaine laisse aussi partit son goût pour la vie et pour les plaisirs.
La maladie lui laisse du temps de repos. Il utilise son temps pour lire et lire encore. Et ses lectures le ramènent au début de sa vie :à l'oratoire. Jean lit les Évangiles, et les lit plusieurs fois. Il retrouve Dieu qu'il avait si longtemps négligé. Il demande à parler à un prêtre. Arrive alors le jeune abbé Pouget qui aura une si grande importance dans la reconversion de La Fontaine. Les deux hommes parlent religion et théologie pendant presque deux semaines. La Fontaine se pose beaucoup de questions quant à l'existence de l'enfer et du paradis... Et puis, cet auteur des contes libertins que vous connaissez a du souci à se faire: ne risque-t-il pas la damnation éternelle, l'enfer réservé à ceux qui ont mal vécu? Pouget entrevoit bien que c'est là la brèche de l'homme et il insiste auprès de La Fontaine pour lui faire comprendre combien ces contes sont mauvais et contre la religion. Il insiste même beaucoup et fatigue énormément ce vieil homme malade. Tellement malade et tellement faible qu'il finit par être convaincu de ce que lui dit Pouget. Il n'a plus la force de le contredire. L'abbé Pouget le force à une confession complète.Il lui demande de reconnaître la légèreté de ses contes, doit promettre qu'il n'écrira rien d'autre qui puisse blesser l'église. Le cruel abbé l'obligea même à brûler une dernière pièce que La Fontaine avait dans ses tiroirs.
La santé de La Fontaine allant mal en pis, l'abbé Pouget pensa qu'il était temps de lui administrer les derniers sacrements. Cette cérémonie, selon l'abbé Pouget, devait aussi être pour le poète, l'occasion de renier publiquement ce qu'il avait écrit. Ce qui fut fait dans sa chambre. Il y avait fait venir quelques membres de l'Académie Française qui s'installèrent dans des fauteuils, comme au spectacle, pour écouter ce que La Fontaine avait à leur dire. Et voici ce qu'il leur dit:
« Monsieur, j'ai prié Messieurs de l'Académie Française, dont j'ai l'honneur d'être un des membres, de se trouver ici par députés, pour être témoins de l'action que je vais faire. Il est d'une notoriété qui n'est que trop publique que j'ai eu le malheur de composer un livre de contes infâmes. En le composant, je n'ai pas cru que ce fût un ouvrage aussi pernicieux qu'il l'est, on m'a sur cela ouvert les yeux, et je conviens que c'est un livre abominable. Je suis très fâché de l'avoir écrit et publié. J'en demande pardon à Dieu, à l'Eglise, à vous, Monsieur qui êtes son ministre, à vous, Messieurs de l'Académie, et à tous ceux qui sont ici présents. Je voudrais que cet ouvrage ne fût jamais sorti de ma plume et qu'il fût en mon pouvoir de le supprimer entièrement. Je promets solennellement en présence de mon Dieu, que je vais avoir l'honneur de recevoir, quoique indigne, que je ne contribuerai jamais à son débit et à son impression. Je renonce actuellement et pour toujours au profit qui devait me revenir d'une nouvelle édition par moi retouchée, que j'ai malheureusement consentit que l'on fît actuellement en Hollande.»
La Fontaine, avant de recevoir l'extrême onction, dut promettre de passer le reste de sa vie dans la prière et la piété et ne rien écrire d'autre que des livres de religion. Il eut l'occasion de tenir sa promesse et traduisit le Dies Irae. La Fontaine fait lire ce texte à l'Académie le jour de la réception de La Bruyère. C'est un texte magnifique ( à mon avis, ceci n'engage que moi...). Les vers sont extrêmement légers et agréables à lire, même si le sujet est moins gai que "Le cocu battu et content, Joconde ou Le Lunettes.."
Fais qu'on me place à droite, au nombre des brebis;
Sépare-moi des boucs réprouvés et maudits.
Tu vois mon cœur contrit et mon humble prière;
Fais-moi persévérer dans ce juste remords :
Je te laisse le soin de mon heure dernière;
Ne m'abandonne pas quand j'irai chez les morts.
Au mois de mai, il est guéri et peut à nouveau assister aux séances de l'Académie. En 1694, sortit ce que nous connaissons comme le livre XII des fables de Monsieur de La Fontaine.
Il déménagea en Mai 1694 et alla habiter rue Plâtrière chez Monsieur et Madame d'Hervard. Ses revenus étaient alors extrêmement modestes et sa condition était de plus en plus mauvaise. Monsieur d'Hervard lui offrit tout ce dont il avait besoin: un toit, une assiette pleine et une maison où il pouvait recevoir ses amis. il y vécut à peine un an. Un an riche d'événements. il allait très souvent à l'Académie où il était de plus en plus apprécié. La première édition du dictionnaire de l'Académie fut présenté au roi au mois d'Août. La Fontaine fit même une visite à sa femme, à Château-Thierry. Ce fut la dernière fois qu'il la vit. La maladie et la faiblesse revinrent en Janvier 1695. Un soir de février, de retour de l'académie, il fut pris d'un long malaise et écrivit en rentrant, une triste lettre à Maucroix, son fidèle ami.
Maucroix lui répondit le 14 février une lettre toute pleine de tendresse, d'amitié, mais aussi de joie de voir son ami prêt à la mort avec une âme toute donnée à Dieu. (je ne possède que quelques extraits de cette lettre, j'aimerais bien l'avoir entière pour la publier). Belle lettre d'amitié: En voici un court extrait: « Si Dieu te fait la grâce de te renvoyer la santé, j'espère que tu viendras passer avec moi les restes de ta vie, et que souvent nous parlerons ensemble des miséricordes de Dieu.»
Il mourut le 13 Avril 1695.
Voici, reproduit ci-dessous, l'extrait du registre des BMS (Baptêmes, Mariages, Sépultures) de la paroisse de Saint Eustache à Paris, annonçant le décès de Jean de la Fontaine
«Le jeudi 14°, défunt Jean de la Fontaine, un des quarante de l'Académie Française, âgé de soixante-seize ans, demeurant rue de la Plâtrière à l'hôtel Derval, décédé le 13° du présent mois a été inhumé au cimetière des Saints-Innocents.» Signé Chandelet.
Au moment de le préparer pour la mise en bière, on s'aperçut que le corps de La Fontaine était meurtri par un cilice qu'il portait depuis longtemps sûrement.
Il fut enterré au cimetière des Saints Innocents.
C'est en 1692 que la maladie commence à l'attaquer vraiment. Il a alors 71 ans et au mois d'Août, il écrit au chevalier de Sillery :« Je suis épuisé, usé, sans le moindre feu et ne sais comme j'ai pu tirer de ma tête ces derniers vers»
A la mi-décembre de cette même année, il tombe gravement malade et doit rester alité quelques mois. Son moral est au plus bas, d'autant que la maladie touche celle pour laquelle il a le plus d'affection: Madame de la Sablière, qui lutte depuis plusieurs mois contre la maladie qui l'a touchée: le cancer du sein. Épuisée, elle aussi, elle ne peut même plus se rendre à l'hôpital pour recevoir ses soins. Elle meurt le 6 Janvier 1693. Et, en laissant partir son amie, La Fontaine laisse aussi partit son goût pour la vie et pour les plaisirs.
La maladie lui laisse du temps de repos. Il utilise son temps pour lire et lire encore. Et ses lectures le ramènent au début de sa vie :à l'oratoire. Jean lit les Évangiles, et les lit plusieurs fois. Il retrouve Dieu qu'il avait si longtemps négligé. Il demande à parler à un prêtre. Arrive alors le jeune abbé Pouget qui aura une si grande importance dans la reconversion de La Fontaine. Les deux hommes parlent religion et théologie pendant presque deux semaines. La Fontaine se pose beaucoup de questions quant à l'existence de l'enfer et du paradis... Et puis, cet auteur des contes libertins que vous connaissez a du souci à se faire: ne risque-t-il pas la damnation éternelle, l'enfer réservé à ceux qui ont mal vécu? Pouget entrevoit bien que c'est là la brèche de l'homme et il insiste auprès de La Fontaine pour lui faire comprendre combien ces contes sont mauvais et contre la religion. Il insiste même beaucoup et fatigue énormément ce vieil homme malade. Tellement malade et tellement faible qu'il finit par être convaincu de ce que lui dit Pouget. Il n'a plus la force de le contredire. L'abbé Pouget le force à une confession complète.Il lui demande de reconnaître la légèreté de ses contes, doit promettre qu'il n'écrira rien d'autre qui puisse blesser l'église. Le cruel abbé l'obligea même à brûler une dernière pièce que La Fontaine avait dans ses tiroirs.
La santé de La Fontaine allant mal en pis, l'abbé Pouget pensa qu'il était temps de lui administrer les derniers sacrements. Cette cérémonie, selon l'abbé Pouget, devait aussi être pour le poète, l'occasion de renier publiquement ce qu'il avait écrit. Ce qui fut fait dans sa chambre. Il y avait fait venir quelques membres de l'Académie Française qui s'installèrent dans des fauteuils, comme au spectacle, pour écouter ce que La Fontaine avait à leur dire. Et voici ce qu'il leur dit:
« Monsieur, j'ai prié Messieurs de l'Académie Française, dont j'ai l'honneur d'être un des membres, de se trouver ici par députés, pour être témoins de l'action que je vais faire. Il est d'une notoriété qui n'est que trop publique que j'ai eu le malheur de composer un livre de contes infâmes. En le composant, je n'ai pas cru que ce fût un ouvrage aussi pernicieux qu'il l'est, on m'a sur cela ouvert les yeux, et je conviens que c'est un livre abominable. Je suis très fâché de l'avoir écrit et publié. J'en demande pardon à Dieu, à l'Eglise, à vous, Monsieur qui êtes son ministre, à vous, Messieurs de l'Académie, et à tous ceux qui sont ici présents. Je voudrais que cet ouvrage ne fût jamais sorti de ma plume et qu'il fût en mon pouvoir de le supprimer entièrement. Je promets solennellement en présence de mon Dieu, que je vais avoir l'honneur de recevoir, quoique indigne, que je ne contribuerai jamais à son débit et à son impression. Je renonce actuellement et pour toujours au profit qui devait me revenir d'une nouvelle édition par moi retouchée, que j'ai malheureusement consentit que l'on fît actuellement en Hollande.»
La Fontaine, avant de recevoir l'extrême onction, dut promettre de passer le reste de sa vie dans la prière et la piété et ne rien écrire d'autre que des livres de religion. Il eut l'occasion de tenir sa promesse et traduisit le Dies Irae. La Fontaine fait lire ce texte à l'Académie le jour de la réception de La Bruyère. C'est un texte magnifique ( à mon avis, ceci n'engage que moi...). Les vers sont extrêmement légers et agréables à lire, même si le sujet est moins gai que "Le cocu battu et content, Joconde ou Le Lunettes.."
Fais qu'on me place à droite, au nombre des brebis;
Sépare-moi des boucs réprouvés et maudits.
Tu vois mon cœur contrit et mon humble prière;
Fais-moi persévérer dans ce juste remords :
Je te laisse le soin de mon heure dernière;
Ne m'abandonne pas quand j'irai chez les morts.
Au mois de mai, il est guéri et peut à nouveau assister aux séances de l'Académie. En 1694, sortit ce que nous connaissons comme le livre XII des fables de Monsieur de La Fontaine.
Il déménagea en Mai 1694 et alla habiter rue Plâtrière chez Monsieur et Madame d'Hervard. Ses revenus étaient alors extrêmement modestes et sa condition était de plus en plus mauvaise. Monsieur d'Hervard lui offrit tout ce dont il avait besoin: un toit, une assiette pleine et une maison où il pouvait recevoir ses amis. il y vécut à peine un an. Un an riche d'événements. il allait très souvent à l'Académie où il était de plus en plus apprécié. La première édition du dictionnaire de l'Académie fut présenté au roi au mois d'Août. La Fontaine fit même une visite à sa femme, à Château-Thierry. Ce fut la dernière fois qu'il la vit. La maladie et la faiblesse revinrent en Janvier 1695. Un soir de février, de retour de l'académie, il fut pris d'un long malaise et écrivit en rentrant, une triste lettre à Maucroix, son fidèle ami.
Maucroix lui répondit le 14 février une lettre toute pleine de tendresse, d'amitié, mais aussi de joie de voir son ami prêt à la mort avec une âme toute donnée à Dieu. (je ne possède que quelques extraits de cette lettre, j'aimerais bien l'avoir entière pour la publier). Belle lettre d'amitié: En voici un court extrait: « Si Dieu te fait la grâce de te renvoyer la santé, j'espère que tu viendras passer avec moi les restes de ta vie, et que souvent nous parlerons ensemble des miséricordes de Dieu.»
Il mourut le 13 Avril 1695.
Voici, reproduit ci-dessous, l'extrait du registre des BMS (Baptêmes, Mariages, Sépultures) de la paroisse de Saint Eustache à Paris, annonçant le décès de Jean de la Fontaine
«Le jeudi 14°, défunt Jean de la Fontaine, un des quarante de l'Académie Française, âgé de soixante-seize ans, demeurant rue de la Plâtrière à l'hôtel Derval, décédé le 13° du présent mois a été inhumé au cimetière des Saints-Innocents.» Signé Chandelet.
Au moment de le préparer pour la mise en bière, on s'aperçut que le corps de La Fontaine était meurtri par un cilice qu'il portait depuis longtemps sûrement.
Il fut enterré au cimetière des Saints Innocents.
5 déc. 2010 à 13:50