Poèmes
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undertesmorts
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20 févr. 2009 à 22:01
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La viande est nécessaire
comme l’est la guerre
la viande est nécessaire
comme le sont les fers
Alors tiens-toi bien en société
mange jusqu’à ta satiété
bois le sang et avale la chair
le corps mort de tes frères
mange mange mange ta viande
La viande est nécessaire
comme la pause publicitaire
la viande est nécessaire
comme le sont les vipères
Alors mange sans t’inquiéter
ne commets pas l’impiété
reste un vampire au goût amer
verse le sang et brûle les chairs
mange mange mange ta viande
La viande est nécessaire
comme l’est le nucléaire
la viande est nécessaire
comme le sont les cancers
Alors déguste ta bonne potée
surtout ne montre aucune pitié
condamne au long calvaire
toute bête marquée à ton fer
mange mange mange ta viande
La viande est nécessaire
comme l’est le cimeterre
la viande est nécessaire
comme le sont les ulcères
Alors délecte-toi du pâté
ne joue pas les empotés
lève bien haut ta cuillère
pour remplir les cimetières
mange mange mange ta viande
Ne fais pas le débecté
ne deviens pas anémié
une grosse ventrée pour ton père
et une bouchée pour ta mère
mange ta viande
et tais-toi
ne pense pas
mange ta viande
et tue-toi
sois un bon petit
deviens grand toi aussi
tu dois le faire
c’est nécessaire
mange ta viande
pour être un parfait Lucifer
une bonne petite lucilie
si fière de dévorer des vies
juste pour s’auto satisfaire
comme l’est la guerre
la viande est nécessaire
comme le sont les fers
Alors tiens-toi bien en société
mange jusqu’à ta satiété
bois le sang et avale la chair
le corps mort de tes frères
mange mange mange ta viande
La viande est nécessaire
comme la pause publicitaire
la viande est nécessaire
comme le sont les vipères
Alors mange sans t’inquiéter
ne commets pas l’impiété
reste un vampire au goût amer
verse le sang et brûle les chairs
mange mange mange ta viande
La viande est nécessaire
comme l’est le nucléaire
la viande est nécessaire
comme le sont les cancers
Alors déguste ta bonne potée
surtout ne montre aucune pitié
condamne au long calvaire
toute bête marquée à ton fer
mange mange mange ta viande
La viande est nécessaire
comme l’est le cimeterre
la viande est nécessaire
comme le sont les ulcères
Alors délecte-toi du pâté
ne joue pas les empotés
lève bien haut ta cuillère
pour remplir les cimetières
mange mange mange ta viande
Ne fais pas le débecté
ne deviens pas anémié
une grosse ventrée pour ton père
et une bouchée pour ta mère
mange ta viande
et tais-toi
ne pense pas
mange ta viande
et tue-toi
sois un bon petit
deviens grand toi aussi
tu dois le faire
c’est nécessaire
mange ta viande
pour être un parfait Lucifer
une bonne petite lucilie
si fière de dévorer des vies
juste pour s’auto satisfaire
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20 févr. 2009 à 22:15
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Sève secrète
Court poème de saison, pour un printemps contestataire permanent
Mai révolutionnaire devrait être toute l’année, dans l’action, les têtes et les cœurs
Des airs chargés de sèves
montent du sol en fête
des airs à faire chavirer la tête
et rêver d’une nouvelle Eve
des airs à mener à la grève
pour nager au large et hurler tempête
des airs pas sages à chanter sans trêve
pour que le souffle du printemps se relève
pour que les senteurs libres toujours s’entêtent
dans les déserts et les fermes de têtes.
par : David Myriam
( il est court celui-la
Court poème de saison, pour un printemps contestataire permanent
Mai révolutionnaire devrait être toute l’année, dans l’action, les têtes et les cœurs
Des airs chargés de sèves
montent du sol en fête
des airs à faire chavirer la tête
et rêver d’une nouvelle Eve
des airs à mener à la grève
pour nager au large et hurler tempête
des airs pas sages à chanter sans trêve
pour que le souffle du printemps se relève
pour que les senteurs libres toujours s’entêtent
dans les déserts et les fermes de têtes.
par : David Myriam
( il est court celui-la
Si tu cherches des poèmes sur Internet la référence est sans nul doute le site http://ww1.poeme.pro/ ! Il propose les poèmes les plus célèbres mais aussi des poèmes plus rares ou même d'auteur (encore) anonymes !
Utilisateur anonyme
20 févr. 2009 à 22:13
20 févr. 2009 à 22:13
Ah merci tu me sauves la vie il est super bien assez court et facile à retenir... En plus j'aime bien les lapins.
Merci beaucoup, tu peux m'envoyer le lien du site où tul'as trouvé ???
Merci beaucoup, tu peux m'envoyer le lien du site où tul'as trouvé ???
undertesmorts
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20 févr. 2009 à 22:17
20 févr. 2009 à 22:17
Vous n’avez pas trouvé la réponse que vous recherchez ?
Posez votre question
Utilisateur anonyme
20 févr. 2009 à 22:38
20 févr. 2009 à 22:38
Ok merci d'avance. De mon côté je vais faire pareil...
undertesmorts
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20 févr. 2009 à 22:42
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06 mai 2008 c'est la parution je connaît pas la date de création
Utilisateur anonyme
20 févr. 2009 à 22:52
20 févr. 2009 à 22:52
ca :"Ta vu en peut crée sont poème "
undertesmorts
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20 févr. 2009 à 22:56
20 févr. 2009 à 22:56
oui c normal je me suis tromper dsl
la parution de lapin vole est le : 6 mai 2008
la parution de lapin vole est le : 6 mai 2008
Utilisateur anonyme
21 févr. 2009 à 19:59
21 févr. 2009 à 19:59
Sinon, quelqu'un ne connaîterait pas des poèmes engagés parlant de guerre ou de prison, ça à l'air intérêssant...
undertesmorts
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21 févr. 2009 à 20:17
21 févr. 2009 à 20:17
Le dernier combat
Je me suis acculée face au mur
je suis seule, je me sens nue
effrayée par la peur de l’inconnu
seule au pied du mur.
Ses ailes glissent au-dessus de moi
Il arrive, Il me suit partout
son souffle me met en émoi
Il arrive et je suis à genou.
Je suis seule, j’ai peur de Lui
Il me regarde et je détourne la tête
Il me parle et je détale dans la nuit
Il me frôle et je sors les griffes
Il est nu et je referme mon armure
Il m’aime et j’arme une mitraillette
Il tend la joue et je le mets en joue
je suis seule, je m’écroule au pied de mon mur.
Derrière le mur Il attend
Il a tout son temps
le combat n’est pas pour lui
c’est moi qui dois baisser les armes.
Je suis seule, j’ai peur de Lui
mais seule je ne peux être moi
Il me réchauffe et mon cœur ne veut pas fondre
Il me ménage par peur que je m’effondre
Il m’éclaire et je préfère voir les yeux fermés
Il me cherche et je m’enferre dans les prisons dorées
Il m’aime et je n’aime que moi
Il me tend la main et j’embrasse une autre foi
je suis seule, j’efface les signes sur le mur.
Derrière le mur Il m’attend
Il me donne le temps
mes armes ne blessent que moi
mais c’est Lui qui verse des larmes.
Je suis seule, j’ai faim de Lui
et Lui n’attend que moi
Il m’observe et je suis nue
Il m’appelle et je réponds en silence
Il me touche et je baisse la garde
Il me féconde et je porterai le monde
Il m’aime et je l’aime aussi
Il m’embrasse et je tends la joue
je dis lui, je pourrais dire Elle.
Elle m’enveloppe et je me réchauffe
Elle me porte et je flotte vers Elle
Elle brille et j’ouvre les yeux
Elle me trouve et j’écarte les barreaux
Elle m’aime et je ne pense qu’à Elle
Elle me panse et je lui tends la main
je suis seule, avec elle.
Je dis Elle, je pourrais dire Tu
Tu me sondes et je suis ton écho
Tu me frottes et je me réveille
face au mur, transparent, je suis debout, vivante
mes doigts tracent tes signes sur le mur
et ma main arrache la première pierre.
Derrière le mur tu m’entends
nous avons le temps
mes armes sont en poussières
et mes larmes sont de joie.
Ensemble
nous démonterons le mur
pierre par pierre
ensemble
nous nous tiendrons par la main.
Pierre par pierre
ensemble
nous étendrons notre amour
pierre par pierre
ensemble
nous construirons sans murs
ensemble
pour l’éternité.
par David Myriam
Je me suis acculée face au mur
je suis seule, je me sens nue
effrayée par la peur de l’inconnu
seule au pied du mur.
Ses ailes glissent au-dessus de moi
Il arrive, Il me suit partout
son souffle me met en émoi
Il arrive et je suis à genou.
Je suis seule, j’ai peur de Lui
Il me regarde et je détourne la tête
Il me parle et je détale dans la nuit
Il me frôle et je sors les griffes
Il est nu et je referme mon armure
Il m’aime et j’arme une mitraillette
Il tend la joue et je le mets en joue
je suis seule, je m’écroule au pied de mon mur.
Derrière le mur Il attend
Il a tout son temps
le combat n’est pas pour lui
c’est moi qui dois baisser les armes.
Je suis seule, j’ai peur de Lui
mais seule je ne peux être moi
Il me réchauffe et mon cœur ne veut pas fondre
Il me ménage par peur que je m’effondre
Il m’éclaire et je préfère voir les yeux fermés
Il me cherche et je m’enferre dans les prisons dorées
Il m’aime et je n’aime que moi
Il me tend la main et j’embrasse une autre foi
je suis seule, j’efface les signes sur le mur.
Derrière le mur Il m’attend
Il me donne le temps
mes armes ne blessent que moi
mais c’est Lui qui verse des larmes.
Je suis seule, j’ai faim de Lui
et Lui n’attend que moi
Il m’observe et je suis nue
Il m’appelle et je réponds en silence
Il me touche et je baisse la garde
Il me féconde et je porterai le monde
Il m’aime et je l’aime aussi
Il m’embrasse et je tends la joue
je dis lui, je pourrais dire Elle.
Elle m’enveloppe et je me réchauffe
Elle me porte et je flotte vers Elle
Elle brille et j’ouvre les yeux
Elle me trouve et j’écarte les barreaux
Elle m’aime et je ne pense qu’à Elle
Elle me panse et je lui tends la main
je suis seule, avec elle.
Je dis Elle, je pourrais dire Tu
Tu me sondes et je suis ton écho
Tu me frottes et je me réveille
face au mur, transparent, je suis debout, vivante
mes doigts tracent tes signes sur le mur
et ma main arrache la première pierre.
Derrière le mur tu m’entends
nous avons le temps
mes armes sont en poussières
et mes larmes sont de joie.
Ensemble
nous démonterons le mur
pierre par pierre
ensemble
nous nous tiendrons par la main.
Pierre par pierre
ensemble
nous étendrons notre amour
pierre par pierre
ensemble
nous construirons sans murs
ensemble
pour l’éternité.
par David Myriam
Utilisateur anonyme
21 févr. 2009 à 20:24
21 févr. 2009 à 20:24
Tu connaîterais pas d'autres auteurs ( comme ceux qui ont écrits des poèmes sur les guerres mondiales ou autres types de guerre).
undertesmorts
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21 févr. 2009 à 20:28
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Après la bataille (Victor Hugo)
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Les champs couverts de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit,
C'était un espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide et mort plus qu'à moitié,
Et qui disait : A boire, à boire par pitié !
Mon père ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit : Tiens donne à boire à ce pauvre blessé
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme une espèce de Maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant " Caramba " !
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière,
- Donne-lui quand même à boire, dit mon père.
(La légende des siècles)
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Les champs couverts de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit,
C'était un espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide et mort plus qu'à moitié,
Et qui disait : A boire, à boire par pitié !
Mon père ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit : Tiens donne à boire à ce pauvre blessé
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme une espèce de Maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant " Caramba " !
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière,
- Donne-lui quand même à boire, dit mon père.
(La légende des siècles)
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21 févr. 2009 à 20:29
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Le dormeur du Val - (Arthur Rimbaud 1854-1891)
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(Poésies souvenirs)
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(Poésies souvenirs)
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21 févr. 2009 à 20:32
21 févr. 2009 à 20:32
POEME 1 Maudis les corbeaux de malheur qui chantaient la guerre (Lucien Jacques)
POEME 2 Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre sur un champ de bataille (A. Ponsard)
POEME 3 Depuis six mille ans la guerre (Victor Hugo)
POEME 4 : Le cauchemar des deux mères
POEME 5 : Verbales chimères et tragiques dégoûts (poème d’Alexis Danan)
POEME 6 : Solitude (Solitude : extrait de l’album Sèves)
POEME 7 Les Martyrs (Henry Jacques)
POEME 8 Le défilé ( F. Coppée)
POEME 9 Petit, lorsque tu seras grand ( Henensal, instit à Roscoff, 1933)
POEME 10 Le dormeur du Val - (Arthur Rimbaud 1854-1891)
POEME 1
Maudis les corbeaux de malheur qui chantaient la guerre Extrait
... Un vieil homme pleure dans sa vigne.
Il avait deux gars. - Ils sont morts,
Morts à vingt ans et de la guerre
Plus de joie pour lui seul l’esseulé ...
*****
Vide le nid et ses petits tués
Pendant le temps qu’il répétait
Tous ces mots creux mais bien sonores :
Gloire, tenacité et autres fariboles.
*****
C’est ton tourment, ces mots impies
Que des bavards perchés au loin
T’avaient soufflés
C’est du poison dans ton vieux coeur.
*****
Tes gars sont morts ! - Pleure sur eux.
Pleure sur toi et plains leur mère
Et puis maudis... maudis... maudis
Les corbeaux de malheur qui chantaient la guerre.
Lucien Jacques (La pâque dans la grange)
POEME 2
Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre sur un champ de bataille (A. Ponsard 1814-1867)
*****
Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre,
Sur un champ de bataille, à l’heure où les corbeaux
Crèvent à coup de becs et mettent en lambeaux
Tous ces yeux et ces coeurs qui s’enflammaient naguère.
*****
Tandis que flotte au loin le drapeau triomphant,
Et que parmi ceux-là qui gisent dans la plaine,
Les doigts crispés, la bouche ouverte et sans haleine,
L’un reconnaît son frère et l’autre son enfant.
*****
Oh ! Je voudrais les voir, lorsque dans la mêlée
La gueule des canons crache à pleine volée,
Des paquets de mitraille au nez des combattants.
*****
Les voir tous ces gens-là prêcher leurs théories
Devant ces fronts troués, ces poitrines meurtries
D’où la mort a chassé des âmes de vingt ans.
POEME 3
Depuis six mille ans la guerre (Victor Hugo) Extraits
Les carnages, les victoires,
Voilà notre grand amour ;
Et les multitudes noires
Ont pour grelot le tambour.
*****
Notre bonheur est farouche ;
C’est de dire : Allons ! mourons !
Et c’est d’avoir à la bouche
La salive des clairons.
*****
L’acier luit, les bivouacs fument ;
Pâles, nous nous déchaînons ;
Les sombres âmes s’allument
Aux lumières des canons.
*****
Et cela pour des altesses
Qui, vous à peine enterrés,
Se feront des politesses
Pendant que vous pourrirez...
*****
Aucun peuple ne tolère
Qu’un autre vive à côté ;
Et l’on souffle la colère
Dans notre imbécillité.
*****
C’est un Russe ! Egorge, assomme.
Un Croate ! Feu roulant.
C’est juste. Pourquoi cet homme
Avait-il un habit blanc ?
*****
Celui-ci, je le supprime
Et m’en vais, le coeur serein,
Puisqu’il a commis le crime
De naître à droite du Rhin...
*****
On pourrait boire aux fontaines,
Prier dans l’ombre à genoux,
Aimer, songer sous les chênes ;
Tuer son frère est plus doux...
*****
Et l’aube est là sur la plaine !
Oh ! j’admire, en vérité,
Qu’on puisse avoir de la haine
Quand l’alouette a chanté.
POEME 4
Le cauchemar des deux mères
***** 1
J’ai vu, dans un rêve attristé,
Deux chaumières presque pareilles,
Et deux voix dans l’obscurité,
Plaintives, qui frappaient mes oreilles.
***** 2
Chaque maison était cachée
Dans un de ces vallons prospère
D’où la guerre avait arraché
Bien des enfants et bien des pères ...
***** 3
La neige posait lentement
Ses flocons sur les branches mortes ;
La bise au long gémissement
Pleurait par les fentes des portes.
***** 4
Les deux foyers se ressemblaient,
Et devant le feu des broussailles,
Deux mères, dont les doigts tremblaient
Songeaient aux lointaines batailles
***** 5
Leur esprit voyageait là-bas :
Point de lettre qui les rassure !
Quand les enfants sont au combat !
Pour les mères tout est blessure !
***** 6
L’une comme l’autre invoquaient le ciel
Priant dans sa langue ou la nôtre :
" Mein Kind ! mein Kind " O vie cruelle !
" Mon fils ! Mon fils " murmurait l’autre.
***** 7
Et j’entendais, au même instant,
Sur un affreux champ de carnage,
Contre la souffrance luttant,
Gémir deux enfants du même âge
***** 8
Les deux soldats se ressemblaient,
Mourant quand il fait bon vivre ;
Et leurs pauvres membres tremblaient,
Bleuis par la bise et le givre.
***** 9
Ils s’éteignaient dans un ravin,
En proie aux angoisses dernières ;
Leurs yeux suivaient de loin en vain
La longue file des civières.
***** 10
Etrange réveil du passé,
Qui précède l’adieu suprême,
Evoquant pour chaque blessé
La vision de ce qu’il aime ;
***** 11
Et ces deux âmes, à l’heure sacrée
Où la mort, en passant, vous touche
Jetaient l’appel désespéré !
Que les petits ont à la bouche
***** 12
Les yeux remplis de souvenirs
Une main sur la plaie grande ouverte
Comme s’ils sentaient le froid venir
Dans la grande plaine déserte :
***** 13
" Mutter !... Mutter ! ... ( Mère )
Komm doch bei mir ( Viens, près de moi ! ) :
" Maman !... Maman ! (Implorait l’autre enfant )
- Viens, je vais mourir !
Eugène Manuel
Poème 5
Verbales chimères et tragiques dégoûts
*****
Il clame ce Tyrtée(1) aux insanglants lauriers
Que la mort nous est jeu facile
Qu’on rit, qu’on vibre d’aise aux chaleurs des charniers,
- Tu sais bien qu’il ment, ce fossile !...
*****
... Redis-lui le grand cri de tous ces morts sans nom
Qui, sourds aux verbales chimères,
N’évoquaient, ô Patrie, ô fureur du canon
Que le pauvre front des mères
*****
... Dis-lui que nous fûmes grands, peut-être ; mais dis bien
Que nous étions sans voix et pâles
Lorsque le vent hurlait à la mort, comme un chien
Et que nous avions peur des râles.
*****
Et qu’il nous descendait de tragiques dégoûts
Au fond de l’âme haletante
A voir porter, la nuit, vers de sommaires trous,
Des morts dans leur toile de tente...
*****
Alexis Danan ( 7 avril 1917)
Note 1 Grec de l’antiquité célèbre pour ses louanges à la guerre
Poème 6
Solitude
*****
...Cassé en angle obtus à peine,
En ses habits d’une autre mode,
Un paysan claudique au lond des labours verts
*****
Les blés sont beaux.
Ils promettent d’user, aux prochaines moissons
L’ardeur des moissonneurs
Et le tranchant des faulx.
*****
Mais ni l’espoir des gains futurs
Et ni la splendeur de l’automne
Ne font fluer la joie
Au coeur du vieux semeur.
*****
Il se penche vers tous les automnes passés
Lorsqu’il allait, robuste encore, par les sentes
Avec, auprès du sien, le pas lourd de son fils.
*****
Leur bonheur était simple en leur humble maison
Où ne vibrera plus le chant grave du garçon
Que la guerre a couché dans les terres étrangères.
*****
- Et le vieillard cassé pleure, solitaire...
Poème 7 Les Martyrs
*****
Vous qui dites : "Mourir, c’est le sort le plus beau"
Et qui, sans le connaître exaltez le tombeau,
Venez voir de plus près, dans ses affres fidèle,
Cette mort du soldat qui vous semble si belle.
*****
Vingt hommes à la file, au fond d’une tranchée,
Coltineurs d’explosifs sur leur tête penchée.
Tout à coup, c’est la mort qui passe : un tremblement,
Un souffle rauque, un jet de flamme. En un moment
Les soldats ont fondu dans la rouge fumée,
Et la terre en sautant sur eux s’est refermée.
Quand le brouillard puant s’est enfin dégagé,
Le néant : aux débris du boyau mélangés
Des parcelles de chair et des bouts de capote,
Un bras nu, une main crispée sur une motte,
Des cheveux arrachés, de la boue et du sang.
On retrouverait d’eux, en les réunissant,
Morceau de chair salie, de cervelle ou de moëlle
De quoi remplir à peine une moitié de toile.
*****
Et cet autre ? Le soir, de veille à son créneau,
Il s’est laissé surprendre au moment d’un assaut
Par les lance-flamme d’une attaque hardie.
Echevelé de pourpre et vivant incendie
Il court, mais de ses mains qui flambent peu à peu
Cherche en vain d’arracher ses vêtements en feu.
Il se tord comme un fer rouge dans une forge ;
Des cris terrifiants rissolent dans sa gorge
Qui vont épouvanter les veilleurs dans la nuit.
Il court sans savoir où, mais son bûcher le suit.
La flamme, plus puissante, enfin, qui le terrasse,
Jette sur le sol cuit la flambante carcasse.
Une étouffante odeur monte, de cuir grillé.
Ce n’est plus qu’un débris tout recroquevillé.
Et ce qui fut un homme à la pensée divine
En rougeoyants charbons lentement se calcine,
Laissant, en souvenir de son destin fatal,
Un tas de cendre où luit un fragment de métal.
*****
Et les autres, les millions d’autres, le dirai-je ?
A quoi bon évoquer leur funèbre cortège,
Et leur face tendue, et leurs gestes déments,
Les hommes aplatis sous les effondrements,
Les enterrés tout vifs dans les abris qui croulent,
Les fantassins fauchés par les balles en houle,
Les asphyxiés, les écrasés, les massacrés,
Les malades crachant leurs poumons déchirés,
Spectres dont le bacille épuise la poitrine,
Ceux qui mettent des mois à mourir dans leur ruine.
A quoi bon ! Ils sont trop, on ne les connaît plus.
Un monument, les mots exaltant leurs vertus,
Des fleurs et des drapeaux joyeux ! O morts de France,
N’est-ce pas qu’il ne faut qu’un douloureux silence,
A ceux dont la jeunesse a peuplé les tombeaux ?
Que le sort des martyrs n’est pas tellement beau ?...
Henry Jacques
La symphonie héroïque
Poème 8
Le défilé
*****
...Le régiment défile, et l’enfant s’extasie,
Craintif, et se tenant à la jupe saisie
De sa mère, il admire, avide et stupéfait,
Et tremble. Tout à coup, celle-ci, qui rêvait,
Le regarde, et soudain elle devient peureuse.
La pauvre femme, qui naguère était heureuse
Que pour son fils ce beau régiment paradât,
Craint maintenant qu’il veuille un jour être soldat ;
Et même, bien avant que ce soupçon s’achève,
Son esprit a conçu l’épouvantable rêve
D’un noir champ de bataille où, dans les blés versés,
Sous la lune sinistre, on voit quelques blessés
Qui, mouillés par le sang et la rosée amère,
Se traînent sur leurs mains en appelant leur mère,
Puis qui s’accoudent, puis qui retombent enfin ;
Et, seuls debout alors, des chevaux ayant faim
Qui, baissant vers le sol leurs longs museaux avides,
Broutent le gazon noir entre les morts livides !...
F. Coppée
POEME 9
Petit, lorsque tu seras grand
*****
Petit, lorsque tu seras grand,
On te dira d’aller te battre,
Et l’on te montrera du doigt
Ceux-là qu’il s’agit d’abattre.
*****
On te dira : c’est l’ennemi.
Sus à lui, petit, meurs ou tue,
Eventre-moi cet habit gris
Contre lequel tu t’évertues ;
*****
Et toi tu marcheras, bardé,
Sanglé, parqué, numéroté,
Vivant la tragique aventure
*****
Sans comprendre, enfoui dans la nuit,
Dans la misère et dans le bruit,
Noyé dans la boue et l’ordure,
*****
Jusqu’à ce qu’un morceau de fer
Fasse un pauvre tas de sa chair
Et la disperse en pourriture.
Henensal, instit à Roscoff, 1933
POEME 10
Le dormeur du Val - (Arthur Rimbaud 1854-1891)
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
*****
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
*****
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
*****
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(Poésies souvenirs)
voila c tout ce que j'ai trouvé
POEME 2 Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre sur un champ de bataille (A. Ponsard)
POEME 3 Depuis six mille ans la guerre (Victor Hugo)
POEME 4 : Le cauchemar des deux mères
POEME 5 : Verbales chimères et tragiques dégoûts (poème d’Alexis Danan)
POEME 6 : Solitude (Solitude : extrait de l’album Sèves)
POEME 7 Les Martyrs (Henry Jacques)
POEME 8 Le défilé ( F. Coppée)
POEME 9 Petit, lorsque tu seras grand ( Henensal, instit à Roscoff, 1933)
POEME 10 Le dormeur du Val - (Arthur Rimbaud 1854-1891)
POEME 1
Maudis les corbeaux de malheur qui chantaient la guerre Extrait
... Un vieil homme pleure dans sa vigne.
Il avait deux gars. - Ils sont morts,
Morts à vingt ans et de la guerre
Plus de joie pour lui seul l’esseulé ...
*****
Vide le nid et ses petits tués
Pendant le temps qu’il répétait
Tous ces mots creux mais bien sonores :
Gloire, tenacité et autres fariboles.
*****
C’est ton tourment, ces mots impies
Que des bavards perchés au loin
T’avaient soufflés
C’est du poison dans ton vieux coeur.
*****
Tes gars sont morts ! - Pleure sur eux.
Pleure sur toi et plains leur mère
Et puis maudis... maudis... maudis
Les corbeaux de malheur qui chantaient la guerre.
Lucien Jacques (La pâque dans la grange)
POEME 2
Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre sur un champ de bataille (A. Ponsard 1814-1867)
*****
Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre,
Sur un champ de bataille, à l’heure où les corbeaux
Crèvent à coup de becs et mettent en lambeaux
Tous ces yeux et ces coeurs qui s’enflammaient naguère.
*****
Tandis que flotte au loin le drapeau triomphant,
Et que parmi ceux-là qui gisent dans la plaine,
Les doigts crispés, la bouche ouverte et sans haleine,
L’un reconnaît son frère et l’autre son enfant.
*****
Oh ! Je voudrais les voir, lorsque dans la mêlée
La gueule des canons crache à pleine volée,
Des paquets de mitraille au nez des combattants.
*****
Les voir tous ces gens-là prêcher leurs théories
Devant ces fronts troués, ces poitrines meurtries
D’où la mort a chassé des âmes de vingt ans.
POEME 3
Depuis six mille ans la guerre (Victor Hugo) Extraits
Les carnages, les victoires,
Voilà notre grand amour ;
Et les multitudes noires
Ont pour grelot le tambour.
*****
Notre bonheur est farouche ;
C’est de dire : Allons ! mourons !
Et c’est d’avoir à la bouche
La salive des clairons.
*****
L’acier luit, les bivouacs fument ;
Pâles, nous nous déchaînons ;
Les sombres âmes s’allument
Aux lumières des canons.
*****
Et cela pour des altesses
Qui, vous à peine enterrés,
Se feront des politesses
Pendant que vous pourrirez...
*****
Aucun peuple ne tolère
Qu’un autre vive à côté ;
Et l’on souffle la colère
Dans notre imbécillité.
*****
C’est un Russe ! Egorge, assomme.
Un Croate ! Feu roulant.
C’est juste. Pourquoi cet homme
Avait-il un habit blanc ?
*****
Celui-ci, je le supprime
Et m’en vais, le coeur serein,
Puisqu’il a commis le crime
De naître à droite du Rhin...
*****
On pourrait boire aux fontaines,
Prier dans l’ombre à genoux,
Aimer, songer sous les chênes ;
Tuer son frère est plus doux...
*****
Et l’aube est là sur la plaine !
Oh ! j’admire, en vérité,
Qu’on puisse avoir de la haine
Quand l’alouette a chanté.
POEME 4
Le cauchemar des deux mères
***** 1
J’ai vu, dans un rêve attristé,
Deux chaumières presque pareilles,
Et deux voix dans l’obscurité,
Plaintives, qui frappaient mes oreilles.
***** 2
Chaque maison était cachée
Dans un de ces vallons prospère
D’où la guerre avait arraché
Bien des enfants et bien des pères ...
***** 3
La neige posait lentement
Ses flocons sur les branches mortes ;
La bise au long gémissement
Pleurait par les fentes des portes.
***** 4
Les deux foyers se ressemblaient,
Et devant le feu des broussailles,
Deux mères, dont les doigts tremblaient
Songeaient aux lointaines batailles
***** 5
Leur esprit voyageait là-bas :
Point de lettre qui les rassure !
Quand les enfants sont au combat !
Pour les mères tout est blessure !
***** 6
L’une comme l’autre invoquaient le ciel
Priant dans sa langue ou la nôtre :
" Mein Kind ! mein Kind " O vie cruelle !
" Mon fils ! Mon fils " murmurait l’autre.
***** 7
Et j’entendais, au même instant,
Sur un affreux champ de carnage,
Contre la souffrance luttant,
Gémir deux enfants du même âge
***** 8
Les deux soldats se ressemblaient,
Mourant quand il fait bon vivre ;
Et leurs pauvres membres tremblaient,
Bleuis par la bise et le givre.
***** 9
Ils s’éteignaient dans un ravin,
En proie aux angoisses dernières ;
Leurs yeux suivaient de loin en vain
La longue file des civières.
***** 10
Etrange réveil du passé,
Qui précède l’adieu suprême,
Evoquant pour chaque blessé
La vision de ce qu’il aime ;
***** 11
Et ces deux âmes, à l’heure sacrée
Où la mort, en passant, vous touche
Jetaient l’appel désespéré !
Que les petits ont à la bouche
***** 12
Les yeux remplis de souvenirs
Une main sur la plaie grande ouverte
Comme s’ils sentaient le froid venir
Dans la grande plaine déserte :
***** 13
" Mutter !... Mutter ! ... ( Mère )
Komm doch bei mir ( Viens, près de moi ! ) :
" Maman !... Maman ! (Implorait l’autre enfant )
- Viens, je vais mourir !
Eugène Manuel
Poème 5
Verbales chimères et tragiques dégoûts
*****
Il clame ce Tyrtée(1) aux insanglants lauriers
Que la mort nous est jeu facile
Qu’on rit, qu’on vibre d’aise aux chaleurs des charniers,
- Tu sais bien qu’il ment, ce fossile !...
*****
... Redis-lui le grand cri de tous ces morts sans nom
Qui, sourds aux verbales chimères,
N’évoquaient, ô Patrie, ô fureur du canon
Que le pauvre front des mères
*****
... Dis-lui que nous fûmes grands, peut-être ; mais dis bien
Que nous étions sans voix et pâles
Lorsque le vent hurlait à la mort, comme un chien
Et que nous avions peur des râles.
*****
Et qu’il nous descendait de tragiques dégoûts
Au fond de l’âme haletante
A voir porter, la nuit, vers de sommaires trous,
Des morts dans leur toile de tente...
*****
Alexis Danan ( 7 avril 1917)
Note 1 Grec de l’antiquité célèbre pour ses louanges à la guerre
Poème 6
Solitude
*****
...Cassé en angle obtus à peine,
En ses habits d’une autre mode,
Un paysan claudique au lond des labours verts
*****
Les blés sont beaux.
Ils promettent d’user, aux prochaines moissons
L’ardeur des moissonneurs
Et le tranchant des faulx.
*****
Mais ni l’espoir des gains futurs
Et ni la splendeur de l’automne
Ne font fluer la joie
Au coeur du vieux semeur.
*****
Il se penche vers tous les automnes passés
Lorsqu’il allait, robuste encore, par les sentes
Avec, auprès du sien, le pas lourd de son fils.
*****
Leur bonheur était simple en leur humble maison
Où ne vibrera plus le chant grave du garçon
Que la guerre a couché dans les terres étrangères.
*****
- Et le vieillard cassé pleure, solitaire...
Poème 7 Les Martyrs
*****
Vous qui dites : "Mourir, c’est le sort le plus beau"
Et qui, sans le connaître exaltez le tombeau,
Venez voir de plus près, dans ses affres fidèle,
Cette mort du soldat qui vous semble si belle.
*****
Vingt hommes à la file, au fond d’une tranchée,
Coltineurs d’explosifs sur leur tête penchée.
Tout à coup, c’est la mort qui passe : un tremblement,
Un souffle rauque, un jet de flamme. En un moment
Les soldats ont fondu dans la rouge fumée,
Et la terre en sautant sur eux s’est refermée.
Quand le brouillard puant s’est enfin dégagé,
Le néant : aux débris du boyau mélangés
Des parcelles de chair et des bouts de capote,
Un bras nu, une main crispée sur une motte,
Des cheveux arrachés, de la boue et du sang.
On retrouverait d’eux, en les réunissant,
Morceau de chair salie, de cervelle ou de moëlle
De quoi remplir à peine une moitié de toile.
*****
Et cet autre ? Le soir, de veille à son créneau,
Il s’est laissé surprendre au moment d’un assaut
Par les lance-flamme d’une attaque hardie.
Echevelé de pourpre et vivant incendie
Il court, mais de ses mains qui flambent peu à peu
Cherche en vain d’arracher ses vêtements en feu.
Il se tord comme un fer rouge dans une forge ;
Des cris terrifiants rissolent dans sa gorge
Qui vont épouvanter les veilleurs dans la nuit.
Il court sans savoir où, mais son bûcher le suit.
La flamme, plus puissante, enfin, qui le terrasse,
Jette sur le sol cuit la flambante carcasse.
Une étouffante odeur monte, de cuir grillé.
Ce n’est plus qu’un débris tout recroquevillé.
Et ce qui fut un homme à la pensée divine
En rougeoyants charbons lentement se calcine,
Laissant, en souvenir de son destin fatal,
Un tas de cendre où luit un fragment de métal.
*****
Et les autres, les millions d’autres, le dirai-je ?
A quoi bon évoquer leur funèbre cortège,
Et leur face tendue, et leurs gestes déments,
Les hommes aplatis sous les effondrements,
Les enterrés tout vifs dans les abris qui croulent,
Les fantassins fauchés par les balles en houle,
Les asphyxiés, les écrasés, les massacrés,
Les malades crachant leurs poumons déchirés,
Spectres dont le bacille épuise la poitrine,
Ceux qui mettent des mois à mourir dans leur ruine.
A quoi bon ! Ils sont trop, on ne les connaît plus.
Un monument, les mots exaltant leurs vertus,
Des fleurs et des drapeaux joyeux ! O morts de France,
N’est-ce pas qu’il ne faut qu’un douloureux silence,
A ceux dont la jeunesse a peuplé les tombeaux ?
Que le sort des martyrs n’est pas tellement beau ?...
Henry Jacques
La symphonie héroïque
Poème 8
Le défilé
*****
...Le régiment défile, et l’enfant s’extasie,
Craintif, et se tenant à la jupe saisie
De sa mère, il admire, avide et stupéfait,
Et tremble. Tout à coup, celle-ci, qui rêvait,
Le regarde, et soudain elle devient peureuse.
La pauvre femme, qui naguère était heureuse
Que pour son fils ce beau régiment paradât,
Craint maintenant qu’il veuille un jour être soldat ;
Et même, bien avant que ce soupçon s’achève,
Son esprit a conçu l’épouvantable rêve
D’un noir champ de bataille où, dans les blés versés,
Sous la lune sinistre, on voit quelques blessés
Qui, mouillés par le sang et la rosée amère,
Se traînent sur leurs mains en appelant leur mère,
Puis qui s’accoudent, puis qui retombent enfin ;
Et, seuls debout alors, des chevaux ayant faim
Qui, baissant vers le sol leurs longs museaux avides,
Broutent le gazon noir entre les morts livides !...
F. Coppée
POEME 9
Petit, lorsque tu seras grand
*****
Petit, lorsque tu seras grand,
On te dira d’aller te battre,
Et l’on te montrera du doigt
Ceux-là qu’il s’agit d’abattre.
*****
On te dira : c’est l’ennemi.
Sus à lui, petit, meurs ou tue,
Eventre-moi cet habit gris
Contre lequel tu t’évertues ;
*****
Et toi tu marcheras, bardé,
Sanglé, parqué, numéroté,
Vivant la tragique aventure
*****
Sans comprendre, enfoui dans la nuit,
Dans la misère et dans le bruit,
Noyé dans la boue et l’ordure,
*****
Jusqu’à ce qu’un morceau de fer
Fasse un pauvre tas de sa chair
Et la disperse en pourriture.
Henensal, instit à Roscoff, 1933
POEME 10
Le dormeur du Val - (Arthur Rimbaud 1854-1891)
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
*****
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
*****
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
*****
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(Poésies souvenirs)
voila c tout ce que j'ai trouvé
Utilisateur anonyme
8 mars 2009 à 17:43
8 mars 2009 à 17:43
j'en ai trouvé ki s'appele Ne.
Il a été écrit par André Spire.
Quelqu'un peut me dire kan il a été écrit svp
Il a été écrit par André Spire.
Quelqu'un peut me dire kan il a été écrit svp
Moi gaurais besoin que tu m'écrive un poème engagé de 20 vers qui aura pour sujet la guerre ou plutot contre la guerre et qui argumentera ma thèse défendu (la guerre) steup !!!!^^
Salut je suis élève en 3ème et la prof de français nous demande d'écrire un poème engagé.
Est ce que quelqu'un pourrait m'aider à en trouver un pas trop long de préférence
merci d'avance
Est ce que quelqu'un pourrait m'aider à en trouver un pas trop long de préférence
merci d'avance
Utilisateur anonyme
20 févr. 2009 à 22:02
20 févr. 2009 à 22:02
Il est de qui ce poème ???
undertesmorts
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20 févr. 2009 à 22:07
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par David Myriam
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20 févr. 2009 à 22:11
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Lapin vole
Poème sur la souffrance des lapins d’élevage
Poème et dessins contre la souffrance des lapins d’élevage, chosifiés et enfermés en cages pour leur viande, leur fourrure, torturés pour des expériences, parfois maltraités comme animaux de compagnie...
En rond en rond en rond
il tourne sans fin en rond
comme atteint de rage
le lapin dans sa cage
pour sa fine chair
pour sa fourrure claire
pour un nouveau test santé
ou pour tenir compagnie
lapin toujours sacrifié
sur l’autel de désirs d’autrui
lapin toujours chosifié
sans appel pour d’égoïstes envies.
En rond en rond en rond
il ronge son frein en rond
le lapin ronge sa cage
avec tant d’autres en prison
il ronge sa souffrance
il ronge sa peur
il attend d’impossibles délivrances
pour oublier ses immobiles douleurs,
mais seul la mort le sortira de la cage…
En attendant le lapin souffre en silence
en attendant que les remords nous rongent
et nous fassent enfin ranger les cages
dans un recoin de nos plus sinistres songes.
par : David Myriam
par David Myriam
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Poème sur la souffrance des lapins d’élevage
Poème et dessins contre la souffrance des lapins d’élevage, chosifiés et enfermés en cages pour leur viande, leur fourrure, torturés pour des expériences, parfois maltraités comme animaux de compagnie...
En rond en rond en rond
il tourne sans fin en rond
comme atteint de rage
le lapin dans sa cage
pour sa fine chair
pour sa fourrure claire
pour un nouveau test santé
ou pour tenir compagnie
lapin toujours sacrifié
sur l’autel de désirs d’autrui
lapin toujours chosifié
sans appel pour d’égoïstes envies.
En rond en rond en rond
il ronge son frein en rond
le lapin ronge sa cage
avec tant d’autres en prison
il ronge sa souffrance
il ronge sa peur
il attend d’impossibles délivrances
pour oublier ses immobiles douleurs,
mais seul la mort le sortira de la cage…
En attendant le lapin souffre en silence
en attendant que les remords nous rongent
et nous fassent enfin ranger les cages
dans un recoin de nos plus sinistres songes.
par : David Myriam
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Utilisateur anonyme
20 févr. 2009 à 22:34
20 févr. 2009 à 22:34
Il a été fait par David Myriam (parceque je crois qu'il est mort récamment)???
undertesmorts
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je suis sur que c'est lui par contre les dates je suis pas sur je vais chercher .
undertesmorts
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elle est morte en 2004
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ta vu en peut crée sont poème .
15 avril 2010 à 12:17
11 mars 2012 à 17:09
20 mars 2015 à 15:45
15 avril 2010 à 22:51
12 nov. 2010 à 09:30