Situation géopolitique et souveraineté numérique

crapoulou Messages postés 28195 Date d'inscription   Statut Modérateur, Contributeur sécurité Dernière intervention   -  
brupala Messages postés 111994 Date d'inscription   Statut Membre Dernière intervention   -

Bonjour,

Au vue de la situation géopolitique - notamment le positionnement en girouette des États-Unis - de nombreuses entreprises se questionnent sur la solidité de leur système d'information.

De nombreux articles rappellent que la souveraineté numérique est essentielle. Et si demain, les États-Unis taxaient nos données ?

Le quasi-monopole américain est inquiétant : comment se détacher des GAFAM (pour les entreprises, mais aussi les particuliers dans un impact moindre).

De plus, la directive NIS 2 vient faire porter un cadre légal sur de nombreuses sociétés, qui s'interrogent alors :

- Mon antivirus sur les serveurs et ordinateurs est Kaspersky (russe) : on le remplace ?

- Ma suite bureautique est Office 365 / SharePoint : mes données sont chez Microsoft

- Autorise-t-on les salariés à utiliser Whats'App pour échanger ? (Cf l'interdiction de 2023 par Elisabeth Borne)

- Mes données sont stockées sur le cloud AWS : quelle alternative sérieuse hors Etats-Unis ?

Et avec ça, stocker les données sur le territoire européen est-il suffisant ? Légalement au titre du RGPD par exemple oui, mais si l'on pense au Cloud Act, cette précaution contractuelle ne suffit pas !

Voilà plein de réflexions que j'entends, que je lis. Les idées sont multiples et en vrac, mais si vous avez des avis sur ces questions, ça m'intéresse !

Merci !

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2 réponses

brucine Messages postés 21613 Date d'inscription   Statut Membre Dernière intervention   3 404
 

Bonjour,

La question est déjà sur le grill, mais de l'autre côté.

Les américains ne peuvent pas taxer non pas d'ailleurs les données que le reste du monde héberge chez eux mais les serveurs qui les hébergent et cela n'aurait pas de sens: les sociétés et particuliers qui le font n'importent rien aux États-Unis mais au contraire y louent des services, c'est plutôt l'UE qui envisage de taxer les bénéfices des GAFAM à l'étranger en mesure de rétorsion et ce qui paraît compliqué parce que nombre de ces sociétés sont domiciliées dans un "paradis fiscal" bel et bien européen (l'Irlande).

Cela dit, nous avons en effet une dépendance à l'égard des États-Unis non seulement sur le plan numérique mais aussi dans d'autres domaines économiques et stratégiques (la défense) et qui n'est sans doute pas prêt de cesser parce que le marché économique européen est le premier du monde mais qu'il n'existe pas d'Europe politique et que les intérêts des pays y sont contradictoires (certains veulent absolument exporter des voitures, d'autres sont presque intégralement dépendants des armements américains, tout le monde de leurs moyens stratégiques dont les satellites...).

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brupala Messages postés 111994 Date d'inscription   Statut Membre Dernière intervention   14 161
 

Salut,

à l'heure actuelle, on ne peut pas tout mettre ainsi dans le même sac: Microsoft et Amazon ne sont pas Google  et Meta, certes tous collectent des données, mais ne les utilisent pas au même niveau.

Il est clair que nous n'avons pas beaucoup d'alternatives européennes, mais il y en a au moins pour les entreprises, pas pour les rézossosio, mais on peut les éviter quand même.

Après, taxer les données en plus de les exploiter serait se tirer une balle dans le pied, ou alors passer au chantage façon hackers, "si tu ne paies pas je les revends" alors toute crédibilité s'évaporerait (déjà qu'elle a mal) et la fin d'une certaine industrie.

Reste que normalement les données stockées sont toutes chiffrées, après qui a la clé ou pas, c'est une autre histoire à partir du moment où l'on ne contrôle pas le système, mais bon souvent on peut les re chiffrer de son  côté.

Au final, c'est rarement l'argument technique qui sera utilisé, mais l'argument économique ou  politique, il est possible que ce dernier comme souvent l'emporte, un pays comme l'inde pourrait mettre tout le monde d'accord pour sa politique parallèle.


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